Guillaume Benech, l’ado que l’on voit partout
À seulement 16 ans, le lycéen a créé son magazine, publié son premier roman aux éditions Lafon et tient une chronique au « Grand Journal » de Canal+.
PAR LOUIS CHAHUNEAU, VICTOR BOISSON
Écrivain, éditeur, entrepreneur et chroniqueur
Beaucoup d’adolescents ne savent pas encore vers quel métier s’orienter. Pour Guillaume Benech, le problème est un peu différent : il a trop de choix. À 12 ans, il écrivait déjà des critiques littéraires pour le grand prix des lecteurs du Journal de Mickey. En 2012, il lancait, avec sa meilleure amie Camille Ibos, son magazine L’Petit Mardi, un bimestriel sur la culture distribué gratuitement en 15 000 exemplaires en Normandie. Chiffre d’affaire actuel : 60 000 euros par an. Mais Guillaume Benech a les dents longues, alors il écrit les deux premiers romans de sa saga L’Agent Will qui racontent les périples d’un jeune collégien hacker. À défaut de devenir le nouveau James Bond français, l’écrivain développe en 2014 sa propre maison d’édition L’PM , rattachée à son magazine, pour s’autopublier. Mais en manque de visibilité, les premiers volumes ne s’écoulent qu’à 25 exemplaires.
C’est à Paris que son destin s’accélère. De passage dans une Fnac parisienne, il rencontre par hasard Michel Lafon qui le signe et lui permet de publier son troisième roman. « Ils m’ont donné beaucoup de conseils sur mon style d’écriture. » Bingo, William Clark, 300 pages, est tiré à 9 000 exemplaires depuis sa sortie fin septembre. S’il avoue qu’il n’a plus vraiment le temps d’écrire en ce moment, Guillaume Benech promet que son prochain livre sortira dans un an. De quoi rassurer sa « fan base » naissante.
William Clarck, 4e des ventes à la @Fnac de Rouen… Merde, merde, merde… MERCI
« Je n’ai pas l’impression de passer à côté de ma jeunesse »
En attendant, l’année scolaire est encore longue pour l’adolescent, qui rêve d’entrer à Science Po. « En ce moment, je n’ai même plus le temps de lire », s’inquiète Guillaume Benech. Et puis il ne compte surtout pas abandonner son magazine en plein essor : « On a des partenariats avec des start-ups pour créer des pages en réalité augmentée par exemple. En fait, je cherche même un stagiaire pour me décharger de certaines tâches. »
Ce petit côté « geek » offre encore une facette à la personnalité du jeune Rouennais qui avoue avoir piraté le système de son établissement en quatrième pour modifier les notes de ses amis. Trop mature pour son âge ? Guillaume Benech rétorque : « Je n’ai pas l’impression de passer à côté de ma jeunesse. Moi aussi il m’arrive de sortir avec mes potes ou de glander ! », ou de regarder la saison 3 de House of Cards, alors que ses camarades découvrent tout juste la politique. C’est d’ailleurs ce cliché du jeune « glandeur et débile » que Guillaume Benech entend changer avec sa chronique au Grand Journal de Canal+. Il veut profiter de sa récente notoriété pour tendre l’échelle à des jeunes talents qui méritent d’être connus et reconnus du grand public. Jeune, talentueux et altruiste en plus !
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